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sance bien intéressante et bien nouvelle, celle de Jacopone de Todi, dont tout le monde sait le nom, mais dont on lit peu les vers, quoiqu’ils aient des beautés dignes de la Divine me Comédie. Il se peut que je m’y sois arrêté outre mesure, et que j’y aie pris trop de plaisir, comme on s’attarde volontiers en voyage à quelque monastère qui n’était pas sur les routes fréquentées, et où l’on a trouvé des peintures ignorées des touristes. Enfin, je me suis donné la jouissance de grouper autour de mes poëtes franciscains quelques-uns de mes plus chers souvenirs d’Italie ; et peut-être en y joignant quelques morceaux du livres des Fioretti, pourrai-je en faire un petit volume qui sera pour moi et pour les miens comme un abrégé de mes pèlerinages. Mais c’est surtout avant de lancer cet enfant perdu que j’aurai besoin de prendre conseil auprès de vous, qui êtes devenu le maître des Voyageurs lettrés, et qui avez créé ce genre nouveau et tout à vous de Littérature aventureuse, le bourdon sur l’épaule et la plume à la main.

Mais vous êtes capablede penser que j’aurai bien employé mon hiver si j’ai su vous conserver deux ou trois santés auxquelles vous avez la faiblesse de tenir. Sous ce rapport, j’ai mérité durant trois mois tous vos éloges, et grâce à ces chaudes brises que certainement vous preniez soin de nous envoyer nous nous sommes parfaitement conduits jusqu’à ces jours derniers. Petite Marie va parfaitement,