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sation étincelait chaque soir. Vous êtes allé porter vos clartés sur d’autres bords nous savons que vous avez fait les délices des charmantes Napolitaines. Mais franchement, ces aimables personnes ont un si beau ciel, une mer si bleue, un volcan si bien posé pour le plaisir de la vue, qu’elles peuvent laisser à d’autres moins heureusement partagés les jouissances de l’esprit. Je sais bien que vous ne craignez pas les enchanteresses, et que Circé n’a pas le pouvoir de changer en bêtes les membres de l’Académie française. Mais elle a le secret de leur faire oublier la patrie ;. et quoique j’aie toujours passionnément désiré votre bonheur, je m’effraye quelquefois de vous savoir si.heureux à quatre cents lieues de nous.

Vraiment c’est une grande perte pour moi de n’avoir pas vos conseils, plus de ces longues matinées où vous me prêtiez une oreille complaisante et une critique sévère ; m’encourageant mais me contredisant, et me forçant plus d’une fois à recommencer une page. Que de services littéraires vous m’avez rendus, sans parler des autres ; que j’en ai mal profité, et que j’en aurai besoin pour faire mieux ! Aussi ne pouvant rien sans vous, j’ai pris à peu près le parti de ne rien faire. Du moins n’ai-je pas encore mis la main à mon grand travail, et je me suis contenté d’achever quelques études commencées dans le Correspondant sur les Poëtes franciscains .J’ y ai trouvé l’occasion de faire une connais-