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Comment, bons pèlerins, nous armant du bourdon,
Nous allons visiter-quelque lointain pardon,
Et fréquentant les lieux que la piété consacre,
Saluer sainte Barbe et vénérer saint Fiacre.
Puis, comment au retour, affamés et dispos,
Nous ornons le dîner de nos malins propos.
Sur le perdreau fumant, sur le beefteak classique,
Les Grâces et l’Amour sèment le sel attique.
Enfin le soir, tandis que, sous de jolis doigts,
Chante complaisamment l’ivoire aux mille voix,
Mon hôte bienveillant, qui n’est plus sur ses gardes,
Finit par me trahir le secret de ses Bardes,
Et me fait admirer, après mûr examen,
Les rhythmes d’Aneurin, les chants d’Elywarrh’en.
Un seul trait vous peindra ces joyeuses merveilles,
Vous jugerez d’un mot nos gais déportements,
Puisque nous comptons là deux femmes sans pareilles,
Sans nous vanter, et trois hommes charmants.
                       V
Ces biens vous attendaient. Vous avez cru sans doute
Mieux faire de manger la tudesque choucroute ;
Et chez les beaux esprits de Vienne et de Berlin,
Vous fêtez savamment la bière et le brandwin.
Allez o ne, et parmi le peuple des momies,
Cherchez-vous des amis, faites-vous des amies,
Puisque les Pharaons, leurs sphinx et leurs matous