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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

pas que nous ne nous trouvassions au même rendez-vous notre pauvre mère y était aussi, puisque c’était auprès de Dieu.

Ce n’est pas sans un vif plaisir que nous avons appris ta place de second, mon bon Charles. Si tu continues de la sorte, rien n’empêche qu’à la fin de l’année tu n’aies part aux couronnes. Mais surtout c’est la preuve d’un développement intellectuel, de bon augure pour l’avenir. Tu dois en témoigner beaucoup de reconnaissance à l’excellent M. Noirot dont les soins t’ont facilité les abords de la philosophie. Veuille lui en faire de ma part les remercîments les plus tendres. Son enseignement est un véritable bienfait : j’éprouve encore chaque jour que son influence ne se borne pas aux premières années. Quand des circonstances meilleures nous auront rapprochés l’un de l’autre, tu seras tout étonné de la quantité d’idées communes que nous aurons ensemble. Pour moi, je me réjouis beaucoup de cette perspective : ta présence animera un peu notre isolement ; et Amélie qui t’aime bien sera enchantée d’avoir retrouvé un de ses quatre frères.

Embrasse bien tendrement Alphonse pour moi, et dis-lui que ç’a été une privation pénible de ne pouvoir aller, comme l’année dernière, le visiter à Pâques. Mes amitiés à vieille Marie.

Adieu.