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l’antique paroisse de Saint-Martin ; l’autre, au midi et hors des portes, est une ancienne abbaye de femmes, sous l’invocation de la Vierge. Entre les deux, et vers le bord du Rhin, la petite chapelle de Saint-Werner, petit oratoire gothique, humble et charmant comme le saint enfant, comme le jeune martyr égorge par les Juifs, en l’honneur duquel elle fut élevée. L’église de Saint-Martin était fermée à cause des réparations qu’on venait d’y commencer ; mais on voyait à l’extérieur une belle nef percée de fenêtres ogivales. Pour façade, une large et haute tour carrée, crénelée, avec quatre petits balcons, exécutés aux quatre angles, et surmontés d’une petite tour octogone basse et qui manque de couronnement dans les fenêtres et les arcs de la frise, tantôt le plein cintre, tantôt l’ogive. Cet édifice a par-dessus tout un caractère de force et de puissance. L’église de Notre-Dame est un chef-d’œuvre d’architecture ogivale, à l’exception du clocher volumineux et lourd. Mais les nefs sont admirables, et celle du milieu s’élance avec une légèreté singulière l’abside, tournée vers le Rhin, est percée de cinq longues fenêtres. La façade est très-simple, et ne présente qu’une porte surmontée d’une belle fenêtre ogivale.

Au-dessus de la ville et du côté du sud, sur une colline escarpée, est le château, dont les vastes ruines annoncent une antique prospérité. Cependant les puissants seigneurs qui l’habitaient se faisaient