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C’est là que rayonna pendant trois siècles le plus vif éclat de la sainteté chrétienne : à Pise, saint Reynier; à Florence, saint Jean Gualbert et l’ordre de Vallombreuse. Saint Philippe de Bennizzi et les Servites, le B. Giovanni delle Celle, sainte Madeleine de Pazzi ; à Sienne, appelée l’antichambre du Paradis il suffit de nommer sainte Catherine et saint Bernardin. A Cortone, sainte Marguerite ; à Assise ; saint François, sainte Claire et leurs disciples. Puis saint Nicolas de Tolentino, sainte Angèle de Foligno, sainte Rose de Viterbe et saint Bonaventure à Bagnarea. Mais ce foyer de sainteté est en même temps le foyer de l’art chrétien ; les premières inspirations du génie sortent des sanctuaires vénérés par la piété des peuples. Saint François meurt, il faut que la colline de l’Enfer où il a sa tombe, devienne la colline du Paradis, et Cimabue, Giotto, Simon Memmi, Gaddi, Cavallini, viendront ouvrir l’ère nouvelle de la peinture chrétienne. Un prêtre de Bolsena a le malheur de douter de la présence réelle en célébrant. L’hostie saigne pour le convaincre, les linges miraculeux sont recueillis avec respect ; il est décidé qu’une basilique superbe s’élèvera pour recevoir ce précieux dépôt, et vers 1280 commence la construction du dôme d’Orviéto qui occupera six générations d’artistes, à commencer par Jean et André de Pise, pour finir par le Bienheureux Angelico de Fiésole et Luca Signorelli. Un archevêque de Pise conçoit la pensée