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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

chose pour la gloire du Saint  : il n’a point gâté par des restaurations mal entendues l’œuvre des siècles précédents ; il ne pouvait rien élever au-dessus, il a creusé au-dessous, il a cherché à se rapprocher de la sépulture sacrée, à se réchauffer à ce foyer d’amour. - Dans l’église inférieure une voûte surbaissée laisse pénétrer un demi-jour qui obscurcit les peintures, mais qui répond à la vie obscure et mortifiée de saint François. -Peintures de Simon Memmi dans la chapelle de Saint-Martin ; de Taddeo Gaddi, de Cavallini dans les bras de la croix ; le sujet de la crucifixion y est traité à plusieurs reprises avec une touchante prédilection : toujours autour de Jésus crucifié des groupes d’anges qui pleurent. À la voûte, au-dessus du grand autel, peinte par Giotto, se voit la Sainte Obéissance, la Sainte Pauvreté et ses noces avec saint François, la Sainte Chasteté, saint François dans la gloire. Admirable symbolisme ! la Vierge dans la tour, le bain sacré, la Pénitence.- Enfin l’église supérieure, élancée, lumineuse, avec des arcades ogivales d’une élégance parfaite, de beaux vitraux, des stalles en marqueterie. Rien qu’une croix simple sans chapelles latérales. Sur les murs est représentée la vie de saint François attribuée à Giotto, et au-dessus des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, par Cimabue. Cimabue a aussi peint la voûte et particulièrement les quatre pans de l’église latine qui sont d’une beauté et d’une conservation parfaite. A