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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

de jeunesse, si ses cheveux ne commençaient a grisonner et si quelques rides ne trahissaient déjà la fatigue du pontificat. On dit que depuis son élection il a beaucoup changé ; mais ce qui ne change point, c’est l’expression de sa figure ; je n’ai jamais vu réunies ensemble plus d’élévation, de candeur et de bonté ! Quand il parle, il ne tarde pas à s’émouvoir, et cette émotion, cette voix pénétrante remue tous les cœurs. Il y a trois cents ans–depuis PieV -que l’Église n’a pas eu de pape canonisé mais celui-ci pourrait bien renouer sur la chaire de saint. Pierre la longue chaîne des Saints. Je m’aperçois que je ne finis pas, et qu’il faut cependant finir. Ne pense pas, cher frère, que j’aie oublié tes commissions. Déjà je t’ai acheté quelques petits livres de piété du quatorzième siècle. Mille choses à notre bonne vieille Marie, nous ne l’oublierons jamais. Adieu, mes bons frères, Amélie veut se charger de répondre elle-même à vos bonnes lettres ; petite Marie qui nous voit écrire veut absolument de l’encre et du papier ; elle barbouille depuis une demi-heure à côté de moi une lettre qui ne mérite pas l’honneur de vous être envoyée. Tout à toi.

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