Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plus je passe devant ce dôme, plus j’en admire la hardiesse et la majesté. Je le comparais à une montagne ; en effet, il en a les pentes abruptes, et la vue n’étant point arrêtée par la saillie des nefs mesure toute la hauteur de la coupole. Ces marqueteries, ces décorations des fenêtres, ces rinceaux de feuillages, ces légers fleurons, sont comme les riches minéraux, comme. les plantes grimpantes et fleuries qui tapissent les flancs de l’Apennin. Au sommet la croix s’élève comme la pensée de Dieu règne sur les sommets solitaires que visitent rarement les bergers et les chasseurs. Florence est vraiment l’Athènes des temps modernes. Ses vieux monuments ont la beauté dorique, la beauté calme, sévère, quelquefois menaçante mais la force y a produit la grâce. Voyez la loge d’Orcagna, Orsanmichele, le Campanile même, crénelé comme une tour de défense, enfin et surtout cet incomparable Dôme, gigantesque comme une montagne sortie de la main de Dieu, et travaillé avec la délicatesse d’une fleur qui sort aussi de la main de Dieu. Les contemporains la jugèrent ainsi ils l’appelèrent Sainte-Marie de la Fleur. Il