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XXV
A M. LÉON BORÉ.
Meudon, 22 septembre 1846.

Mon cher ami,

Voilà un bien long silence, et s’il était volontaire, une bien impardonnable ingratitude, après les deux aimables lettres que j’ai reçues de vous. Mais au moment où j’allais prendre la plume pour vous remercier, j’ai été saisi par les premières atteintes d’une grave maladie dont je relève à peine. J’ai eu une fièvre d’un caractère alarmant, et peut-être n’en serais-je pas revenu sans les soins excellents de notre ami commun, M. Gouraud, et sans la tendresse intelligente et courageuse d’Amélie, qui m’a singulièrement soutenue dans cette rude épreuve. Enfin, Dieu a bien voulu me laisser vivre afin que j’eusse le temps de devenir meilleur, et comme pour prolonger l’avertissement salutaire de la maladie, la convalescence, qui dure depuis un mois, me retient encore dans un état de faiblesse où tout exercice actif, toute application d’esprit