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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

core mieux la foi en s’emparant de tous les détails de la science.pour les traiter chrétiennement, qu’en restant.dans les généralités de l’apologétique où les théologiens ont laissé peu de chose à faire. J’approuverais tout à fait, par la même raison, le traité auquel vous songez et dont je serai curieux de vous entendre exposer le plan, surtout si c’est bientôt, et que nous trouvions une prochaine occasion de vous revoir. Mais ce ne serait pas une raison d’interrompre votre traduction de l'Itinerarium qui ’est si bien commencée et qui ferait à elle seule une excellente petite publication, lors même que vous n’y ajouteriez rien de plus.

Je ne saurais vous dire, mon cher ami, combien je suis charmé de cette activité où je vous vois. Je pense bien que vous ne négligez pas non plus la conférence de Saint-Vincent de Paul, et vous me paraissez en voie de faire un jour plus de bien par votre zèle libre et indépendant, que par toutes les attributions que la magistrature aurait pu vous conférer. Qui sait même si, en vous fermant pour quelque temps une carrière qui vous aurait absorbé tout entier, Dieu n’a pas voulu se réserver une partie de votre vie pour des intérêts plus grands ?

Quant à moi, j’ai repris le fardeau annuel de mon enseignement, au milieu des inquiétudes que me causent les émeutes suscitées contre M. Lenormant, à la Sorbonne. Je les ai vues de près, et je