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Sion, c’est ma ville natale avec ceux que j’y ai laissés, avec la provinciale bonhomie, avec la charité de ses habitants, avec ses autels debout et ses croyances respectées.

La science et le catholicisme, voilà mes seules consolations, et certes cette part est belle ; mais là encore, espérances déçues, obstacles à surmonter, difficultés à vaincre. Tu n’ignores pas combien je désirerais m’entourer de jeunes hommes sentant, pensant comme moi ; or je sais qu’il y en a, mais ils sont dispersés comme l’or sur le fumier, et difficile est la tâche de celui qui veut réunir des défenseurs autour d’un drapeau. Cependant j’espère dans ma prochaine lettre. te donner des espérances plus positives.

Quelle semble être aujourd’hui la situation des idées scientifiques, quelles sont les écoles, les puissances belligérantes dans le champ de la philosophie ?

Il faut considérer d’abord qu’après toutes les discussions et toutes les luttes, après tous les problèmes partiels, un instant doit venir où la raison résume tous ses doutes en un seul et pose le problème général. Aujourd’hui ce problème est conçu en ces termes Pourquoi l’homme est-il fait ! Quel est le but, la loi de l’humanité ? Relativement au siècle passé il y a progrès, puisque les termes mêmes du problème supposent une Providence, un but, une pensée créatrice, conservatrice. Or la