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Avec cela des mœurs corrompues ; un peuple criard, servile et voleur, du hautes classes généralement voltairiennes, et un gouvernement de despotisme absolu.

Mais d’autres jouissances nous étaient réservées à Amalfi, la plus ancienne des républiques maritimes d’Italie ; au monastère de la Cava, où, sous la crosse tutélaire de saint Benoît, se conserve un dépôt de trente mille diplômes ; à Pestum enfin, ou l’antiquité grecque se montre tout à coup dans sa majesté première, représentée par trois temples parfaitement intacts ; mais je l’ai retrouvée encore plus imposante en Sicile.

Je voudrais avoir le temps et le talent nécessaire pour écrire quelque part un peu des impressions que m’ont fait éprouver des antiquités d’un autre genre, celles du christianisme dans cette île célèbre. Là, à Syracuse, au milieu de cette inexprimable dévastation qui n’a pas laissé pierre sur pierre, s’ouvrent des catacombes où vint s’abriter aussi la foi naissante. On y trouve les pierres turnulaires des confesseurs et des martyrs, et au bout des longs et sombres corridors une basilique tout entière, probablement du second siècle, en forme de croix, l’autel, les images sacrées, la chaire où s’assit saint Martin, premier évêque ordonné par saint Pierre, la colonne où on l’attacha pour mourir, et le tombeau qui reçut ses dépouilles.

Je ne finirais pas de vous conter. Si vous voulez