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on bien à notre passage dans un hameau, descendus de la litière, on nous entourait, on nous entraînait dans de pauvres maisons, on nous mettait de petits enfants sur nos genoux, pour avoir une bonne parole et des caresses. Enfin dans les monastères nous avons vu des hommes éminents et excellents quelquefois une instruction qui me confondait, toujours une politesse qui enchantait Amélie. Longtemps elle reparlera des capucins de Syracuse et des bénédictins de Catane. Au reste il. paraît qu’elle a surtout le don de charmer les bons religieux de Saint-François car dans notre voyage de Naples à Rome elle n’a pas cessé d’être l’objet des aimables attentions du vieux Procureur général des Observantins, qui depuis nous aborde en souriant de son plus gracieux sourire dans sa longue barbe blanche ; enfin hier à San Pietro in Montorio, un capucin à qui nous demandions notre route lui a offert un bouquet de roses. En un mot ce serait de quoi trembler si la vertu ici n’égalait la courtoisie.

Les dix jours que nous venons de passer à Rome n’auront été qu’un rêve. Ce que nous avons vu et fait en si peu de temps semble incroyable, et cependant nous nous en allons avec la conviction qu’il eût fallu dix jours de plus pour utiliser notre présence dans l’intérêt de mes études. Depuis avant hier seulement il m’a été possible de voir quelques uns de ceux avec lesquels il m’importait d’établir