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quand elle était surnommée la Rome du Rhin, il ne lui en reste qu’une quarantaine, vingt-trois paroisses et plusieurs couvents. Mes souvenirs d’Italie sont encore récents, et ma partialité bien sincère pour ce cher et malheureux pays, néanmoins, nulle part, Rome exceptée, je ne trouve rien de comparable à la variété, à la multiplicité, à l’antiquité des édifices religieux parmi lesquels j’ai erré avec tant de bonheur pendant tout un jour. Presque tous sont d’architecture romane, mais déjà relevée par un commencement de style ogival, et réunissant une légèreté toute gothique à la richesse quelquefois un peu pesante de l’ornementation byzantine. y a Sainte-Marie du Capitole, fondée par la. mère de Charles Martel, et demeurée dans un remarquable état de conservation, malgré quelques appendices récents cloître intérieur, forme elliptique des bras de la croix, colonnes tout autour, coupole polygone, puis des chapelles privées, des tribunes réservées avec des balustres fleuronnés en marbre, des escaliers d’une construction charmante, des bas-reliefs de marbre, de bronze, de bois ; des statues peintes, de vieux tableaux à fond d’or, enfin des choses belles et curieuses à ne plus finir, tant la dévotion de ces anciens âges était expansive, tant elle ne pouvait se détacher de ces murs sacrés à l’ombre desquels elle s’était complu. Elle, devenait peut-être bien quelquefois indiscrète ;