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temps rigoureusement indispensable pour la plus superficielle préparation.

De la, désarroi complet dans mes correspondances, mes relations et jusque dans mes affaires ; de là encore, plus d’espérance de pouvoir réaliser ce joli voyage projeté pour cet automne, et dont l’un des plus agréables épisodes devait être ta rencontre au bord du lac de Genève. Au lieu de partir joyeusement le bâton à la main, le sac sur le dos, le pied léger, la tête au vent, de courir par ces jolis chemins de Suisse, à travers les beaux vallons verts, que couronnent à des hauteurs prodigieuses, les sommets des glaciers ; au lieu d’aller saluer Fribourg, Berne, Thun, Schtwitz, Einsiedlen, Constance, d’aller visiter ces merveilles de l’art catholique renaissant, qui font l’honneur de Munich, et de redescendre ensuite par les pittoresques passages du Tyrol, à Venise, à Padoue, à Vérone, à Milan, de réaliser enfin le féerique pèlerinage rêvé depuis six mois il faut faire une excursion d’une autre nature à travers les aspérités de la littérature grecque, parmi les innombrables créations des lettres latines, françaises, étrangères, voyage intellectuel qui ne serait pas sans charme, s’il se pouvait faire à loisir, stationnant aux plus beaux points de vue, s’arrêtant aux buissons fleuris de la route, assez pour détacher le frais bouton sans se déchirer aux épines. Mais point il faut passer en courant par toutes ces admirables choses, il faut