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toi dans ton cœur et dans tes prières de ton pauvre cousin qui t’aime bien fraternellement.

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Le cours de droit commercial que venait de commencer Ozanam et dont il parle dans cette lettre ne dura que l’année scolaire, il eut le plus grand succès. Les notes qui en sont restées ont été publiées par les soins de M. Foisset, conseiller à la cour d’appel de Dijon. Voici comment ce jurisconsulte éminent juge les notes d’Ozanam et ses travaux sur le droit

« On ne connaîtrait pas Ozanam tout entier si on ne le connaissait comme juriste. En effet, sa première pensée de jeune homme avait été de consacrer sa vie au barreau d’abord, puis à l’enseignement de la science des Lois.Il donna donc à l’étude du Droit une part notable, j’ai presque dit les meilleures années de sa jeunesse.

« Mais le Droit, pour lui, ce n’était pas seulement ce qui fait au palais le praticien, ce n’était pas seulement l’application des textes juridiques aux affaires de chaque jour. Le droit, c’était, avant tout, une branche de la philosophie c’était une portion de l’histoire c’était même un côté de la littérature.

« Lorsqu’on’1859 une chaire municipale, de droit commercial fut créée en faveur d’Ozanam dans sa ville natale, il monta dans cette chaire, à vingt-six ans, armé de toutes pièces sur la philosophie comme sur l’histoire et sur la théorie positive de la portion de la science qu’il était chargé d’enseigner.

« Profondément pénétré de la vraie mission de professeur, il ne s’était point efforcé d’accumuler dans son cours des problèmes juridiques. Il ne s’y perdit point en d’intarissables discussions d’espèces controversées.Il aimait mieux