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LXI
À M.L...
Lyon, Noël 1839.

Mon cher ami, Ce beau jour ne s’écoutera pas sans que j’accomplisse un devoir bien cher, retardé jusqu’ici par des obligations plus impérieuses, ou qui peut-être me semblaient telles, précisément parce qu’elles étaient moins douces. Dieu permet sans doute qu’à ces grandes solennités où il nous prodigue les grâces du ciel, nous mêlions un peu du bonheur de la terre et quel bonheur plus pur que celui de l’amitié chrétienne ? Vous êtes donc venu me visiter aux premiers jours de mon deuil, et vous avez eu le courage si rare de me donner de véritables et sérieuses consolations. Hélas! que j’en avais besoin, quel ravage cette mort a fait dans mon esprit et dans mon coeur ! ou plutôt je me trompe, ce qui m’a démoralisé, c’est d’abord cette longue maladie dont les progrès journaliers, irrécusables, m’enlevaient une à une mes