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toute la partie jusqu’ici négligée, et précisément la partie catholique de l’histoire des arts. Je ne sais trop si vous pourrez, sans son secours, retrouver et apprécier, dans les musées et les églises, les œuvres touchantes et pures des peintres qui précédèrent Raphaël, et que leur disciple, ingrat sans le savoir, a fait oublier. Quoi qu’il en soit, demandez toujours qu’on vous montre dans les monuments et les galeries ce qu’on a de plus ancien, et que malheureusement on cache pour mettre en saillie et en lumière les créations artistiques de la Renaissance, seules honorées des louanges banales des voyageurs. Mais vous me demandiez des renseignements, et je crois me surprendre à vous donner des conseils Excusez ma présomption par mon attachement à cette chère Italie que je crains surtout de voir mal comprise par les gens de bien.

En terminant cette lettre, permettez-moi une plainte dont mon amitié se sent depuis longtemps redevable envers vous. Pourquoi envelopper de tant de précautions vos demandes de services ? Si votre délicatesse s’y prend ainsi pour me faire oublier ceux que vous m’avez rendus, elle y réussit mal. Vous m’humiliez profondément avec vos protestations et vos excuses. Ce n’est qu’à titre de fraternité chrétienne que j’ai osé vous déranger si souvent pour moi. Agissez au même titre et avec la même liberté. Ne voyez-vous pas combien de bons offices