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tendre des voix animées, à elles seules il est possible de remuer profondément les âmes. Ce prestige va si loin pour moi, qu’à mérite égal les écrits d’un auteur vivant me frappent infiniment plus que ceux d’une illustration défunte.

Je vous ai des obligations aussi pour l’intérêt que vous avez accordé à mes articles. Ils forment la moitié d’un petit ouvrage que j’avais entrepris sur l’histoire politique du Protestantisme[1], auquel j’avais pris beaucoup de plaisir et dont les résultats me séduisaient par un semblant paradoxal. En verité, on ne saurait trop admirer combien est ignorée l’histoire et particulièrement celle des trois derniers siècles et par quels miracles d’outrecuidance d’une part et de crédulité de l’autre, les plus impudentes menteries sont devenues choses jugées.

Voila une lettre qui m’a l’air de devenir mortellement ennuyeuse non pour moi qui me laisse aller au courant de la plume, mais pour vous qui ne trouverez en tout ceci que des répétitions de choses vingt fois dites entre nous. Aussi ne serait ce pas la peine de coûter quatorze sous à votre bourse, et une heure de lecture à vos yeux, si je n’avais à vous parler longuement de la Société de Saint-Vincent de Paul.

Il n’est, pas possible de se faire illusion, la So-

  1. Du Protestantisme dans ses rapports avec la liberté. Œuvres complètes d’Ozanam, t. VII.