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d’un grand apôtre de la charité, saint François de Sales. Nous avons eu lieu ici surtout d’appliquer et d’apprécier cette doctrine, entourés que nous étions de deux sortes d’écueils  ! D’une part, la rivalité de quelques autres sociétés pieuses, et, de l’autre, le zèle un peu expansif de quelques associés qui allaient répandre partout les louanges de notre œuvre naissante. L’exagération de leurs rapports nous rendait suspects aux uns et ridicules aux yeux des autres. On nous prophétisait que la publicité serait notre mort mais, grâce à Dieu, les prophètes de malheur ont menti, nous nous sommes faits petits, nous avons fait pitié, on nous a laissé vivre : notre nombre a grandi et aussi nos aumônes ; un peu de bien moral s’est fait par notre entremise et nous a distingués des associations purement philanthropiques. Je vous parlerai, dans une lettre que j’adresserai à M. Bailly pour le conseil de direction, d’une œuvre que nous avons entreprise sans préjudice de la visite des familles, et qu’il serait désirable de voir s’établir partout où existent des conférences. Il s’agit de la propagation de l’instruction chrétienne parmi les soldats des garnisons. Nous avons monté ici une bibliothèque et une école de lecture, d’écriture et de calcul pour les militaires, et déjà les résultats sont consolants. Nous avons plusieurs jeunes amis à vous envoyer après les vacances, passées.