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faut combattre jusqu’à la fin. Ne comptons pas sur une victoire aisée Dieu nous l’a faite difficile, afin de faire plus glorieuses nos couronnes. Hélas ! mon cher, je ne sais si vous éprouvez ce que j’éprouve mais je me sens parfois tant d’abattement et de mollesse, que j’ai besoin d’écrire ainsi des exhortations et des résolutions fortes pour me relever ; je suis comme les enfants qui grossissent leur voix quand ils ont peur. Je me sens meilleur, quand je viens de m’épancher dans le cœur d’un ami qui vaut mieux que moi. Ainsi sans le savoir, vous me faites du bien et ces lignes que vous lirez dans quelques jours, ces lignes dont vous êtes l’objet, avant de vous parvenir, auront un peu raffermi mon cœur, et m’auront donné de l’énergie pour quelque temps.

Adieu, je porte cette lettre à votre ami, je voudrais qu’il pût vous porter avec elle quelques-uns des sentiments de profonde et de chaleureuse amitié que je nourris pour vous.