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évidentes, tout ce qui fait, par exemple, l’élément de la dialectique. Ainsi la même chose ne peut pas être et n’être pas. Il trouve les nombres qui sont les mêmes pour tous, et dont personne ne peut douter ; il trouve les vérités mathématiques, les principes de la morale qui sont partout les mêmes ; tantôt il les appelle nombres, comme les pythagoriciens ; plus souvent il les appelle idées, comme Platon, et voici ce qu’il écrit dans un temps où il était absorbé par tous les devoirs de la vie religieuse ; vous verrez comment le philosophe subsiste dans le chrétien, et comment se perpétue cette tradition excellente qui ne veut rien dédaigner de ce qu’il y a de bon dans la raison antique : « Les idées sont certaines formes principales, certaines raisons des choses, fixes et invariables, qui ne sont point formées elles-mêmes, qui, par conséquent, sont éternelles, qui agissent toujours de la même manière, et sont contenues dans l’intelligence divine ; et, comme elles ne naissent point, comme elles ne périssent point, c’est sur elles que se forme tout ce qui doit naître et périr. L’âme raisonnable peut seule les percevoir, et les perçoit par la partie la plus élevée d’elle-même, c’est-à-dire par la raison, qui est comme son œil intérieur et intelligible. Et encore, pour être capable de cette vision, faut-il que l’âme soit pure, que son œil intérieur soit sain et semblable à ce qu’elle veut contempler. Qui peut dire que Dieu ait créé sans raison ? Or la même raison, le même type ne pouvait servir à la création de l’homme et du cheval. Chaque