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brent Merlin l’enchanteur célèbrent encore Brutus comme premier fondateur de l’empire des Bretons, et enfin, dans leurs légendes populaires, ils vantent aussi l’ancienne ville latine de Caërléon, où s’élevaient tant de thermes, de palais, d’écoles, et où l’on ne comptait pas moins de quarante philosophes.

En Espagne, le même mouvement intellectuel se fait remarquer. Dès le temps de la république, Sertorius avait fondé à Huesca une école où s’enseignaient les arts libéraux ; plus tard vous savez quelle légion de beaux esprits sort d’Espagne pour venir à Rome : Quintilien, Sénèque, Lucain et bien d’autres.

Au temps de Théodose on voit fleurir tant de poëtes, d’orateurs de cette nation, qu’ils ne gagnent pas leur vie au milieu de la grande multitude des rhéteurs de leur pays, et qu’ils passent les Pyrénées pour aller chercher fortune au delà des montagnes.

Aussi, désormais, toute correspondance pourra être interceptée entre le centre de l’empire et les provinces, et cependant la tradition se maintenir à travers les temps les plus défavorables ; elle percera la profonde obscurité des âges où toute lumière semble éteinte. Les écoles impériales subsisteront jusqu’à la fin du septième siècle, non-seulement dans les Gaules, mais en Italie, mais en Espagne et sur tous les points de l’ancien monde romain. En Italie, jusqu’au onzième siècle, les maîtres laïques poursuivront leur enseignement à côté des écoles ecclésiastiques, comme pour rattacher la fin des anciennes écoles impériales à l’origine même