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truire tous ces rêves de fictions légales, tous ces restes d’inimitié profonde enracinés dans les entrailles des mœurs romaines ; il ne fallait rien moins que l’épée d’Attila et le pied d’Odoacre pour renverser le dernier fantôme de trône impérial et affranchir le monde ; il fallait cela pour faire vivre ce qui était vraiment l’âme du droit romain, c’est-à-dire ce principe de l’équité naturelle, qui commence sa lutte dans le sang de Virginie et sur le mont Sacré, qui combat par la parole des tribuns, par les édits des préteurs, qui trouve une nouvelle force dans la philosophie stoïcienne, mais que le christianisme seul avait pu faire triompher, et qui, débarrassé de toutes ses entraves, de l’or, de la pourpre, de tout l’attirail de la puissance impériale et des pompes humaines, se trouve enfin maître du monde au moment où on le croyait anéanti.