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Vint un temps où Rome ne se souvint plus de l’art de vaincre, mais elle n’oubliera jamais celui de gouverner : au moment même de sa dernière décadence, quand les barbares partout vengés lui font la loi et débattent avec elle le chiffre de sa rançon, quand ils croient la tenir et l’enchaîner, c’est alors que toute sa puissance se réfléchit, se ramasse dans cette législation, dans ces codes qui, tôt ou tard, finiront par subjuguer les barbares, qui retiendront encore le monde sous leur tutelle après la ruine de l’empire, et qui, pendant tout le moyen âge, forceront les descendants des Visigoths, des Bourguignons, des Francs, à venir s’asseoir dans les écoles pour y pâlir sur les textes du droit romain. C’est cette grande victoire de la pensée sur la force que nous devons étudier aujourd’hui.

Quelle puissance cachée soutenait donc la constitution romaine au commencement du cinquième siècle ? Que devait-elle perdre aux grands coups qui allaient faire crouler l’empire d’Occident ? Que devait-elle gagner ?

Au cinquième siècle, il y a deux grandes sources du droit romain marquées par deux actes législatifs.

Et d’abord, toute la jurisprudence des temps classiques, tout le travail des jurisconsultes qui se succédèrent depuis Auguste jusqu’à la fin du règne des Antonins ; et afin qu’il n’y ait pas de doute sur le caractère obligatoire de ces décisions, une constitution rendue sous Théodose II et Valentinien III, en 426, bien connue sous le nom de Loi des Citations, décide qu’à l’ave-