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main au feu !… Au lieu de ça, qu’elle se rangerait, une supposition, qu’elle voudrait faire une fin honnête, je suis toujours là, moi… pour son bonheur, quoi ! son vrai bonheur… et rien que ça.

— Allez, allez, ça finira par là, disait la mère, faut que jeunesse se passe… j’y ai toujours dit, moi… — Natole ! ne touche pas à la terre, vilain malpropre !… — J’y ai toujours dit, à Cécile, qu’il n’y avait rien de plus… tranquille… que la tranquillité… Elle ne m’écoutait pas… Mais la vache enragée, voyez-vous, Schérer, rien de tel… Un jour pour l’autre, elle verra que nous avons ici du pain à manger… d’après ça, ses enfants sont ses enfants… S’ils ne sont pas à vous, pas vrai, ils sont à elle… C’est sacré, ça !… elle est bien dans le cas de revenir… et ça ne tardera pas.

À la suite de ces conversations, madame Fressurey, sachant où trouver d’anciens artistes de sa connaissance, s’informait des villes où séjournait Cécile, et lui écrivait lettres sur lettres pour lui peindre l’état des choses, et la presser de retourner auprès de ses enfants et de son légitime mari. Elle y est peut-être retournée à l’heure qu’il est ; Dieu le veuille du moins.

Quoi qu’il en soit, Lapointe, définitivement écrasé par la prospérité de son ami, et qui n’avait plus même à le tourmenter du regret de n’avoir point épousé Toinette, puisque le cœur de Schérer était enfin fixé, Lapointe, dis-je, s’était de plus en plus envenimé. S’il buvait encore avec son vieux camarade, son vin tournait à l’aigre. Ils en vinrent souvent aux gros mots, et, j’en rougis pour ces vieillards, à de plus grandes violences encore, ne pouvant