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Le marquis, consterné, le suivit de peur de succomber à l’apoplexie foudroyante dont il se sentait menacé.

On l’emmena à l’hôtel des Étrangers. — Je sens défaillir mon courage au moment d’entamer les dernières scènes de cette véridique histoire, et l’entrevue surprenante qui la couronna.

M. le marquis de Baffi connaissait donc les fredaines de monsieur son fils ; il les jugea assez graves pour quitter immédiatement sa chère ville et principauté de ***, se proposant d’y mettre un terme par tous les accommodements possibles ; il voulait surtout sauver les deux enfants, qui notoirement appartenaient à son fils, de peur que les précieux rejetons de l’illustre race des Baffi ne vinssent à manquer des égards qui leur étaient dus.

Monsieur le marquis apprit aussi l’aventure de Schérer et son dévouement touchant les orphelins ; mais que se figurait-il sur ce simple renseignement d’ancien Militaire, ou plutôt que n’imaginait-il pas d’honorable et de considéré ? Il trouvait tout naturel, d’ailleurs, qu’un vieil officier, bon gentilhomme peut-être, se fût honoré de prêter son nom aux enfants de son fils, aussi bien qu’à la femme qu’il avait distinguée. Cette dernière, il n’y fallait plus songer, puisqu’elle courait le monde ; et quant à la mère, le marquis, sur les renseignements du notaire, refusa de la voir ; sa première course fut donc pour l’ancien militaire qui demeurait à l’Hôtel des Invalides, où descendit solennellement le marquis du marchepied d’une voiture bourgeoise.

Il demanda M. Schérer dans son baragouin, et, se promenant sous les arcades de la cour d’honneur avec son