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mon lit étaient telles : Voici, je voyais un arbre au milieu de la terre, dont la hauteur était grande.

11 Cet arbre-là était devenu grand et fort, et sa cime touchait les cieux, et il se faisait voir jusqu’au bout de toute la terre.

12 Son branchage était beau et son fruit abondant, et il y avait de quoi manger pour tous ; les bêtes des champs se mettaient à l’ombre sous lui, et les oiseaux des cieux se tenaient dans ses branches, et toute chair en était nourrie.

13 Dans ces visions de ma tête, sur mon lit, je regardais, et voici, un veillant et un saint descendit des cieux,

14 et il cria et dit à haute voix : Coupez l’arbre et l’ébranchez ; jetez çà et là ses branches et répandez son fruit ; que les bêtes s’écartent de dessous, et les oiseaux d’entre ses branches.

15 Toutefois laissez le tronc de ses racines dans la terre ; qu’il soit lié avec des liens de fer et d’airain, parmi l’herbe des champs, et qu’il soit arrosé de la rosée des cieux, et qu’il ait sa portion avec les bêtes dans l’herbe de la terre ;

16 que son cœur soit changé pour n’être plus un cœur d’homme, et qu’on lui donne un cœur de bête, et que sept temps passent sur lui.

17 La chose est arrêtée par le décret des veillants, et la sentence par la parole des saints, afin que les vivants connaissent que le Souverain domine sur les royaumes des hommes, et qu’il les donne à qui il lui plaît et y établit le plus abject des hommes.

18 Moi Nébucadnetsar roi, j’ai eu ce songe ; toi donc Beltesçatsar, donnes-en l’interprétation ; car aucun des sages de mon royaume ne me la peut donner ; mais pour toi, tu le peux ; car l’esprit des dieux saints est en toi.

19 Alors Daniel, duquel le nom était Beltesçatsar, demeura tout étonné environ une heure, et ses pensées le troublaient ; et le roi prenant la parole lui dit : Beltesçatsar, que le songe ni son interprétation ne te troublent point. Beltesçatsar lui répondit : O mon seigneur ! que le songe arrive à ceux qui te haïssent, et son interprétation à tes ennemis !

20 L’arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime touchait les cieux, et qui se faisait voir par toute la terre ;

21 et dont le branchage était beau, et le fruit abondant, et auquel il y avait de quoi manger pour tous, sous lequel les bêtes des champs demeuraient, et dans les branches duquel les oiseaux des cieux se tenaient ;

22 c’est toi, ô roi ! qui es devenu grand et puissant, de sorte que ta grandeur s’est accrue, et qu’elle s’est élevée jusqu’aux cieux, et que ta domination s’est étendue jusqu’au bout de la terre.

23 Mais ce que le roi a vu un veillant et un saint, qui descendait des cieux et disait : Coupez l’arbre et l’ébranchez ; toutefois laissez le tronc de ses racines dans la terre, et qu’il soit lié avec des liens de fer et d’airain parmi l’herbe des champs, qu’il soit arrosé de la rosée des cieux, et qu’il ait sa portion avec les bêtes des champs, jusqu’à ce que sept temps soient passés sur lui :

24 c’est ici l’interprétation, ô roi ! et c’est le décret du Souverain, de ce qui arrivera au roi mon seigneur.

25 C’est qu’on te chassera d’entre les hommes, et ton habitation sera avec les bêtes des champs ; et tu seras nourri d’herbe comme les bœufs, et tu seras arrosé de la rosée des cieux, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu connaisses que le souverain domine sur le règne des hommes, et qu’il le donne à qui il lui plaît.

26 Mais ce qui a été dit, qu’on laissât le tronc des racines de cet arbre, cela marque que ton royaume te sera rendu, dès que tu auras connu que les cieux dominent.

27 C’est pourquoi, ô roi ! agrée mon conseil, et rachète tes péchés par la justice, et tes iniquités en faisant miséricorde aux pauvres ; voici, ce sera une prolongation à ta prospérité.