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AU PAYS DE RENNES

faciliter la navigation. Des travaux de ce genre, exécutés sur quelques points de la Gaule, ne permettent pas de douter qu’il en fut ainsi pour la rivière de Vilaine et qu’un cours d’eau si utile, si vénéré (herius fluvius) ait été laissé sans soins. Quoi qu’il en soit, les barrages qui ont ralenti le cours de cette rivière sont très anciens, car quelques uns sont cités dans le cartulaire de Redon comme existant dès le IXe siècle.

Antérieurement au XVIe siècle, la navigation sur la rivière de Vilaine avait lieu au moyen de bateaux circulant dans les biefs compris entre les chaussées des divers moulins établis sur cette rivière. Depuis Messac, le transbordement se faisait à chacune des chaussées jusqu’à Pont-Réan et de là, les marchandises, chargées sur des voitures, étaient dirigées vers leur destination.

Vers le milieu du XVIe siècle, Léonard de Vinci ayant établi en Italie, au moyen d’écluses à portes tournantes, la communication entre les deux canaux de Milan, la ville de Rennes songea à s’occuper du projet de canalisation de la Vilaine par la construction d’écluses. Des projets furent dressés pour l’exécution de ce travail, depuis Rennes jusqu’à Messac, et le roi François Ier autorisa à cet effet, au mois d’Août 1539, la levée d’un impôt qui devait produire environ 6.000 livres par sa perception à Rennes et 18.000 livres dans tout le reste de la Bretagne.

Dès 1540, les travaux furent activement poussés mais ne purent atteindre le but proposé, tant par suite de l’incapacité des ingénieurs