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SAINT-MELAINE (NOTRE-DAME)

La quintaine consistait jadis dans un poteau enfoncé en terre, sur lequel on posait une statue de chevalier armé d’une masse et d’un écu. La statue tournait sur un pivot, et les cavaliers courant quintaine devaient frapper sur l’écu sans que la masse d’armes leur rendit le coup. La quintaine de Saint-Melaine n’était plus cela : Le jour de la foire aux oignons, tous les mariés de l’année, dans le fief de l’abbaye, se présentaient à cheval au poteau de quintaine situé dans la ruelle de la Palestine, juste vis-à-vis le terrain où se trouve à l’heure qu’il est la prison départementale, et l’appel des mariés était fait. Ceux qui ne répondaient pas payaient 3 liv. d’amende ; les autres prenaient champ et passaient devant la quintaine, cherchant à engager dans une fente qu’elle présentait au milieu, une gaule de bois blanc qu’on leur donnait. Il y avait un prix pour les vainqueurs.

Devant l’église Saint-Melaine, s’étendait autrefois une place fermée qui n’avait guère que la largeur de l’église elle-même. La porte de cette place s’ouvrait sur la rue de la Quintaine, aujourd’hui rue de Fougères, en face de la basilique et à l’entrée de la rue Saint Melaine. Toute la partie méridionale de cette place était occupée par un vaste verger au milieu duquel se trouvait l’église paroissiale de Saint-Jean avec son cimetière. La porte de cette église s’ouvrait à peu près où se trouve maintenant la grille du Thabor, et l’église s’avançait parallèlement à la basilique Saint-Melaine, dans ce qu’on appelle aujourd’hui le carré Duguesclin.