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SAINT-MELAINE (NOTRE-DAME)

Dom Lobineau suppose au contraire que ce monastère fut seulement édifié par Saint-Paterne à la mort de Saint-Melaine qui arriva vers 530[1]. Dans tous les cas l’évêque Saint-Melaine y fut inhumé.

On raconte une curieuse légende sur ce saint évêque qui est né à Platz, aujourd’hui Brain, dans l’arrondissement de Redon. Sa réputation d’homme pieux, chaste et instruit s’étant étendue au loin, le roi Vannetais, Eusèbe le pria de le guérir d’une maladie affreuse dont il était atteint, en punition des cruautés qu’il avait commises, et de chasser le démon qui s’était emparé du corps de sa fille Aspasie. Saint-Melaine guérit le prince et malgré la résistance du démon le fit déguerpir du corps d’Aspasie.

En 660 un incendie détruisit une partie des bâtiments de l’abbaye.

Au IXe siècle les Normands envahirent la Bretagne et les reliques de Saint-Melaine furent transportées au monastère de Preuilly, en Touraine. C’est l’abbé Even qui obtint de Gervais, archevêque de Reims, la restitution de ces reliques.

Au commencement du XIe siècle, Alain III, duc de Bretagne, voulut relever Saint-Melaine et donna à cette abbaye la dîme de la monnaie frappée à Rennes.

En 1054 Geoffroy le Bâtard, comte de Rennes, entreprit la res-

  1. Saint-Melaine mourut à Brain et l’on ramena son corps à Rennes. Au moment où on le débarquait, une tour servant de prison s’écroula, rendant la liberté aux prisonniers qu’elle renfermait. Ceux-ci suivirent aussitôt le convoi du Saint en chantant ses louanges.