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Le 16 Août 1769 pour célébrer le retour du Parlement disgracié depuis 1765, on offrit à la duchesse de Duras, femme du commandant de la province, une fête superbe, accompagnée de réjouissances publiques.

Devant l’Hôtel de Ville, les danses, les distributions de vin, les illuminations, les feux d’artifice durèrent jusqu’au jour. Les branles, les gavottes, les galopées, les courantes, les danses champêtres se succédèrent sans interruption.

La guillotine fut dressée pour la première fois sur la place de la Mairie, le 29 Octobre 1792, pour l’exécution de Charles Eliot et de René Malœuvre condamnés la veille à la peine de mort pour conspiration monarchique et tentative d’embauchage de soldats.

L’émotion fut profonde dans la ville où Eliot inspirait les plus vives sympathies ; les femmes surtout s’apitoyaient sur son sort et sur celui de ses enfants. Quand les condamnés parurent, marchant d’un pas ferme, les cris de grâce ! grâce ! s’élevèrent de toutes parts.

Eliot gravit le premier les sinistres degrés : « Adieu, dit-il, citoyens de Rennes. Que j’aie le plaisir de crier une dernière fois avec vous : Vive la Nation ! »

Sa tête tomba aussitôt et Malœuvre monta à son tour sur l’échafaud.