Page:Orain - Au pays de Rennes.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
AU PAYS DE RENNES

les cloches sonnaient à toute volée, pour la communion des enfants. Garçons et fillettes, les riches comme les pauvres, tous, de neuf habillés, portant des étendards aux vives couleurs, se rendaient à la procession.

Le bon vieux maître d’école, devant la maison communale, rangeait ses élèves sur deux rangs, et frappait trois coups dans ses mains pour leur donner le signal du départ.

Le soir venu, je voulus rentrer à Rennes à pied par la route de Nantes. Mais bientôt le ciel chargé de nuages depuis quelques heures déversa sur ma tête une pluie torrentielle qui m’obligea à chercher un abri. Comme je venais d’atteindre les premières maisons du village de la Chaussairie, qui sont alignées des deux côtés de la grand’route, je ne tardai pas à apercevoir une branche de buis sur le haut d’une porte. À cette enseigne, je reconnus un cabaret, et m’approchant, je vis écrit sur le mur :

À L’ESPÉRANCE
ON BOIT ET ON MANGE

J’entrai aussitôt.

À la lueur fumeuse d’une chandelle fétide, j’aperçus quatre buveurs autour d’une table, en train de savourer le picton du pays.