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AU PAYS DE RENNES

Il fit bâtir la chapelle en 1653 et fonda ainsi cet établissement.

Il légua l’asile au chapelain qui fut obligé de recevoir les pauvres passants, attaqués du mal Saint-Méen (la pellagre), pendant une nuit seulement et de leur distribuer à chacun pour deux liards de pain et une chopine de cidre ou la valeur d’un sol, le tout à volonté des malades.

Le nombre des passants qui s’arrêtaient au Tertre de Joué atteignit 1 200 la première année et bientôt dépassa 5 000.

Telle fut l’origine de cet établissement, qui plus tard reçut le nom de Petit Saint-Méen, à cause de son voisinage avec le Grand Saint-Méen et qui constitue aujourd’hui une partie de l’asile départemental des aliénés d’Ille-et-Vilaine.

Il servit successivement de refuge aux lépreux, aux vénériens, voire même aux condamnés.

Quand il devint propriété départementale, on l’appropria tant bien que mal aux besoins de sa nouvelle destination.

Des acquisitions de terrains considérables ont été faites, des constructions monumentales ont été édifiées et, aujourd’hui, l’asile d’aliénés de Rennes est devenu un des beaux établissements de ce genre.

Plus loin, dans le faubourg, c’est la Piltière, autre asile tenu par les Petites sœurs des Pauvres, où les vieillards indigents des deux sexes viennent se reposer des fatigues d’une vie laborieuse en attendant le grand voyage.