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AU PAYS DE RENNES


Ils entouraient l’église, entendaient la prière
Que le vent apportait jusqu’au fond de leur bière.
À chaque instant du jour ils étaient sous nos yeux,
Et l’on priait pour eux en sortant des saints lieux.

Combien j’aurais aimé, près de ma vielle église,
Sous un saule pleureur balancé par la brise
À goûter le repos. Mais non, car les savants
Disent que l’air des morts corrompt l’air des vivants !

En 1784, un arrêt du Parlement imposa à la communauté de ville la création d’un cimetière qui rencontra une hostilité très-vive dans les diverses paroisses. Et ce ne fut qu’en 1789 que notre ville, en vertu d’un arrêt du Conseil du 11 Octobre 1785 et de lettres patentes du 21 Décembre de la même année, acquit des Bénédictins de Saint-Melaine le champ de l’Estival au nord-ouest de Rennes, sur le bord du chemin de Saint-Grégoire.

Cette propriété municipale a reçu, à diverses reprises, de l’extension par suite de l’acquisition de parcelles dépendant de la propriété de Gros-Malon. Elle est ornée d’une sorte de chapelle à son entrée, élevée en 1829, sous l’administration de M. de Lorgeril, Maire de Rennes, qui donna quatre colonnes de granit pour sa construction.

On avait d’abord projeté de faire dire dans cette chapelle des messes pour les défunts, mais ouverte à tous les vents, elle ne pouvait évidemment être consacrée au culte et régulièrement desservie.

Dans la partie basse de ce monument on a ménagé des caveaux