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LE MAIL


Lieux chéris de mon cœur ! beau Mail, entouré d’eaux,
Dont se perdent au loin les trois jolis arceaux,
Mon beau Mail, où souvent l’hiver, quand de ta glace
Les légers patineurs effleuraient la surface,
Elle venait sourire à leurs jeux gracieux,
Et m’échauffait le cœur d’un rayon de ses yeux !

Boulay-Paty.


Depuis l’époque où le poète breton a chanté le Mail, bien des changements ont été faits. Les deux canaux qui baignaient l’avenue dans toute sa longueur ont été comblés. La promenade, pendant un certain temps, est passée à l’état de route et, aujourd’hui ses beaux tilleuls, trop vieux hélas ! semblent vouloir mourir les uns après les autres.

Mais le Mail a son histoire tout comme un monument. La voici :

En 1663, les douves qui existaient entre la porte Mordelaise et la rivière de Vilaine étaient bordées, en dehors des murailles, par des terrains vagues très accidentés. On nivela ces terrains pour les rendre propres à l’établissement d’un marché, et les déblais provenant des travaux furent employés à exhausser un marais appelé le Pré Raoul.