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tion, et c’en est assez pour que toute personne bien née ne se permette jamais de s’en écarter. Il n’y a point de livre qui apprenne les bienséances, et cependant personne ne les ignore, au moins de bonne foi. Elles varient suivant les états, les âges, les circonstances ; quiconque prétend au bonheur, ne doit jamais s’en écarter ; mais l’exacte observation des bienséances est une vertu, et j’ai dit que pour être heureux il faut être vertueux.

Je sais que les prédicateurs, et même Juvénal, disent qu’il faut aimer la vertu pour elle-même, pour sa propre beauté ; mais il faut tâcher d’entendre le sens de ces paroles, et l’on verra qu’elles se réduisent à ceci : Il faut être vertueux, parce qu’on ne peut être vicieux et heureux. J’entends par vertu tout ce qui peut contribuer au bonheur de la société, et par conséquent au nôtre, puisque nous sommes membres de la société.

Je dis qu’on ne peut être heureux et