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des superstitions dégradantes, s’agitaient suivant des rites ridicules, avec des marmonnements de vieillards. Les initiateurs enthousiastes étaient morts. Après les avoir laissé chuchoter quelques phrases, toujours mal traduites et souvent travesties, l’Invisible leur emplissait la bouche de poussière et des charlatans les remplaçaient.

Kháyyám synthétise donc la réaction des esprits fatigués du mensonge multiforme. En ces jours où l’orthodoxie pesait sur tout, les Sociétés de buveurs de vin n’étaient rien moins que les asiles où se réfugiaient les libres intelligences. Et s’il est une interprétation allégorique des quatrains qui ait chance d’être exacte, c’est celle qui donne à l’ivresse le sens de liberté, d’évasion dans un monde où le poète se retrouvait lui-même, désenchaîné.

Bien qu’Omar Kháyyám ait écrit dans le persan très pur de Firdouci, son inspiration contraste étrangement avec celle de ce merveilleux