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collègue, quoiqu’elle nous prive d’un étalon de son choix ; quoiqu’elle me laisse maître absolu du champ clos, ne m’en fera pas recaler les barrières, ne me fera pas dévier du programme d’honnête et complète discussion que je me suis imposé.

Une nation mongole existait avant Tchinghiz-khan, une contrée voisine de la branche occidentale de la grande muraille de la Chine lui est généralement attribuée comme terre d’origine et c’est de cette contrée, voisine de la branche occidentale de la grande muraille de la Chine, que j’entends faire venir les Mongols que je donne pour ancêtres aux Dardis.

XVI

En Asie, dans les vallées supérieures de l’Indus, au-delà et au nord de cette vaste enceinte de hautes montagnes qui encadrent la délicieuse vallée de Kachmir, et dans un espace compris, à peu près, entre le 35e et le 37e degré de latitude et les 68e et 72e degrés de longitude, vit, dès longtemps jetée là par les hasards de la guerre ou les caprices de la migration, une population sans histoire et désormais sans avenir.

Les travaux de M. le docteur Leitner et de M. Drew nous ont appris que cette population se divise en castes de diverses appellations, mais dont les Shins et les Bouroutes forment la plus grande partie[1].

Les Shins figurent dans l’ensemble de cette population dans la proportion de 46 pour 100, les Bouroutes dans la proportion de 37 pour 100 ; la différence, c’est-à-dire 17 pour 100, est fournie par six ou sept castes qui, chacune, ne représentent en moyenne que 2 pour 100 environ de la population totale.

L’ensemble de cette population relève de seize ou dix-sept centres d’agglomération dont les plus considérables sont :

  1. Tribes of the Hindoo Koosh, par le major Biddulph. Calcutta, 1880, chap. III, p. 34.