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nerait ce cosmopolisme asiatique et impersonnel dont l’histoire l’a revêtu.

XIV

J’aurais donc beau jeu si, à la faveur de ces constatations historiques et étymologiques, je me prévalais de l’accueil fait à l’appellation de Mongol, par toutes les nations tartares, pour soutenir, avec plus de duplicité que d’adresse, que les Dardis sont Mongols ; puisque, à ce compte, bon gré, mal gré, ils seraient Mongols quand même, soit qu’ils vinssent originairement du nord, de l’est ou de l’ouest. Mais, je le répète, je n’entends pas user de pareils moyens de discussion, et si je les ai fait connaître, c’est précisément pour les repousser, et circonscrire le champ clos.

Il est cependant bien certain que je ne peux pas non plus accepter comme étalon mongol, ainsi que le demande M. Girard de Rialle, la race pure et jaune de Tchinghiz-khan.

Ce n’est point sans bonne raison que je me refuse à suivre mon savant contradicteur sur le terrain qu’il a choisi. Il y a en effet à mon refus une raison dirimante et sans réplique. Mon refus se base précisément sur cette circonstance qui semble être, dans l’esprit de M. Girard de Rialle, comme un témoin irrécusable de la valeur de ses prétentions historiques. Notre collègue veut des Mongols à la mine orangée ; eh bien, dût M. Girard de Rialle m’accuser d’être impitoyable et de lui faire perdre ses plus chères illusions, ma raison, la voici : c’est que la lignée jaune de Tchinghiz-khan est bâtarde : On connaît sa grand’maman, on ne connaît pas son grand papa.

XV

Voici l’histoire — j’allais dire : amoureuse, mais c’est merveilleuse qu’il faut dire pour être dans le ton — voici donc l’histoire merveilleuse d’Alankoua, la grand’mère de Tchin-