Page:Ollivier-Beauregard - Kachmir et Tibet.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 68 —

ment de l’Oxus qui se traduit par plusieurs centaines de lieues[1].

Il est donc bien certain qu’en m’appuyant sur les géographes grecs pour attester la présence des Massagètes au-delà de l’Oxus, à une époque antérieure à l’éclosion de notre ère, je n’ai pas forfait à la véracité des géographes grecs, véracité qui, dans ces derniers temps, a reçu, quant aux Gètes et aux Massagètes, une éclatante consécration des assertions conformes de l’histoire et de la géographie des Chinois pour les temps anciens.

Je n’ai point à revenir ici sur ces précieuses attestations des auteurs chinois. Je les évoquerai plus tard, et je passe à l’examen d’un autre grief de M. Girard de Rialle.

VII

Je ne peux pas douter et je ne doute pas que la critique que notre collègue a dirigée contre mes notes — Kachmir et Tibet — ne lui ait été inspirée par son vif esprit de vérité, et j’ajoute, en toute sincérité, que si j’en doutais, je serais un ingrat.

Fidèle observateur de ce proverbe quelque peu narquois, qui nous enseigne que l’on ne prête qu’aux riches ou aux personnes que l’on croit riches, M. Girard de Rialle, ajoutant à ses autres libéralités du même genre, me prête en effet une erreur que je n’ai pu commettre, puisque, telle qu’il la présente, telle qu’il la formule, l’erreur, dont il faut cependant

  1. Il convient de faire observer ici que quelques critiques, au nombre desquels Vossius, pensent que le fleuve Arase doit être l’Oxus. Cette appréciation peut et doit être juste, et pour Hérodote et pour Justin. Tous les deux parlent de l’Araxe à propos de la défaite de Cyrus par Tomyris. Dans ce cas l’Araxe doit s’entendre chez Hérodote et Justin du Jaxarte, mais les géographes grecs et les géographes latins précisent trop minutieusement la position de l’Araxe dont ils parlent, pour qu’il y ait chez eux prétexte à rectification. C’est d’ailleurs dans le sens de la valeur du Jaxarte, que j’ai cru pouvoir interpréter l’Araxe d’Hérodote (voir p. 256 des Bulletins, mars et avril 1882, et p. 21 du tirage à part).