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aux esprits curieux de s’instruire sur ce point spécial, tous les éléments nécessaires à la bonne conduite des transcriptions qui doivent faire passer régulièrement les noms propres d’une langue dans l’autre ; et, par exemple, page 32, Ire partie, de l’ouvrage que je viens d’indiquer, on trouve que la semi-voyelle sanscrite Ra peut être transcrite par cinq caractères chinois qui se prononcent LO, comme nous l’avons vu dans Kian-to-Lo pour Gandhara ; dans Kio-chi-mi-Lo pour Kachmir ; dans Chia-lan-to-Lo pour Djalandara.

Par ces notions, qu’il pouvait si facilement acquérir, mon contradicteur se fût soulagé d’une réserve ad hominem qui a dû coûter tout autant à son amour-propre de savant qu’à sa courtoisie de bienveillant collègue et nous eussions eu l’avantage de nous trouver d’accord sur ce point, où la controverse n’est pas possible.

IV

Suivant pas à pas notre collègue, je devrais examiner ici l’opinion négative qu’il a émise sur la valeur ethnique des Dardis, qui sont pour lui gens tombés de la lune ; car il nie leur origine mongole, mais il ne leur en assigne pas une autre. Il est pourtant certain, ainsi que l’enseigne Brid’oison, que l’on est toujours le fils de quelqu’un et comme, quant aux Dardis, la recherche de la paternité n’est pas interdite, un petit effort de recherche sur ce point, de la part de notre collègue, eût été un témoignage de bonne volonté dont pour ma part je lui eusse su gré.

Quoi qu’il en soit, l’examen de cette question de l’origine des Dardis viendra tout naturellement, quand, plus tard, je parlerai des Mongols, de qui je les fais descendre ; et, sans m’attarder ici plus longtemps, je continue ma campagne contre les méprises héroïques de M. Girard de Rialle.