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de la Toula[1] que l’on doit chercher Sari-Kouhour, où Tchinghis-khan tenait ordinairement sa cour, et qui était située sur une rivière du même nom que les Chinois appellent Sali, parce qu’ils n’ont pas de R dans leur langue[2]. » Le Dictionnaire des villes et arrondissements de l’empire chinois[3], par Édouard Biot, convenablement étudié, eût aussi donné satisfaction à notre collègue.

Dans un ouvrage, dont M. Girard de Rialle ne peut pas ignorer l’existence, dans les Mémoires sur les contrées occidentales de Hiouen-thsang[4], mémoires écrits en chinois, mais que Stanislas Julien a mis à la portée de tous les érudits des classes élémentaires, il aurait pu prendre à pleines mains, sur la question qu’il réserve, des enseignements multipliés et positifs et, par exemple, il y aurait appris que la transcription chinoise de Gandhara est Kian-to-Lo ; celle du mot Kachmir, Kia-chi-mi-Lo ; celle du mot Djalandara, Chia-lan-to-Lo, transcriptions qui attestent de la façon la plus énergique le remplacement constant et obligé de l’articulation R par l’articulation L.

Enfin, dans un précieux ouvrage qui a pour titre : Méthode pour déchiffrer et transcrire les noms sanscrits qui se rencontrent dans les livres chinois[5], Stanislas Julien a fourni avec ampleur,

  1. Cette rivière, après avoir reçu plusieurs affluents, prend le nom d’Orkhon et plus loin celui de Sélinga. La Sélinga se perd dans le lac Baïkal. (Pauthier, Voyage de K’Hiéou, surnommé Tchang-Tchim (Long Printemps), p. 9.)
  2. Histoire des Mongols de la Perse, écrite en persan par Raschid-eldin, publiée, traduite en français, accompagnée de notes et d’un mémoire sur la vie et les ouvrages de l’auteur, par M. Quatremère. Paris, Imprimerie royale, 1836 (p. 117, note).
  3. Voici le titre complet de cet ouvrage : Dictionnaire des noms anciens et modernes des villes et arrondissements de premier, deuxième et troisième ordre compris dans l’empire chinois, par Édouard Biot, Paris, 1842.
  4. Mémoires sur les contrées occidentales, traduits du sanscrit en chinois en l’an 648 par Hiouen-thsang, et du chinois en français par Stanislas Julien. Paris, Imprimerie impériale, 1857.
  5. Voici le titre complet de cet important ouvrage : Méthode pour déchiffrer et transcrire les noms sanscrits qui se rencontrent dans les livres chinois à l’aide de règles, d’exercices, et d’un répertoire de onze cents caractères chinois idéographiques employés alphabétiquement, inventée et démontrée par M. Stanislas Julien. Paris, Imprimerie impériale, 1861.