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core vivace au Kachmir, légende qui fait venir les Dardis du pays des Ours.

C’est là, ce me semble, une affirmation aussi claire que positive de l’origine mongole des Dardis. Rien n’y manque et dans la démonstration tout répond aux exigences les plus sévères de la vérité.

XXV

Dans la discussion qui précède, j’ai pu suivre, sans jamais compromettre l’une par l’autre, deux pistes différentes pour arriver à la démonstration du même fait, démonstration au terme de laquelle je suis parvenu.

Dès à présent, je pourrais donc me résumer et conclure.

Mais, grâce à l’exquise obligeance de notre collègue M. Rousselet, j’ai été mis en possession de documents capables de fournir une troisième affirmation, et il ne peut qu’être avantageux de connaître ces documents et la valeur dont ils sont revêtus. Ces documents sont fournis par M. le major Biddulph, dont j’ai déjà parlé. Plus favorisé que nous, M. le major Biddulph a pu, pendant six ans, étudier sur place et sur le vif les multiples tribus du Dardistan.

Le major Biddulph ne compte pas moins d’une douzaine de castes ou familles dans les divers cantonnements du Dardistan.

Deux de ces castes ou familles, les Shins et les Bourouts, l’emportent en nombre sur les autres. Ensemble, elles forment les quatre cinquièmes de la population totale[1].

Le major passe en revue les dialectes divers parlés au Dardistan, mais ce qu’il dit de l’idiome Shina semble en faire l’idiome principal de toute la contrée. « La Grammaire de la langue Shina, dit-il, peut fort bien (fairly) s’appliquer à tous les idiomes que parlent les tribus bigarrées (broken) du Dardistan[2]. » M. Biddulph affirme que « la dénomination de

  1. Tribes of Hindoo Koosh, major Biddulph, chap. iii, p. 34.
  2. The Grammar of the Shina language may be taken as fairly typical of