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XX

Tout cet ensemble de faits et de circonstances que je viens de passer en revue constitue certainement une indication d’origine bien parlante et qui pourrait généralement passer pour suffisante, mais nous avons ici le devoir d’être exigeants et nous dirons, si vous le voulez, au moins provisoirement, que la tradition dont nous venons de parler et la légende sur laquelle elle se greffe ne sont que jeux d’enfant ; quant à moi, quoique je sois persuadé qu’elles affirment la vérité, je consens à ne présenter cette solution que comme une hypothèse et à rechercher avec vous des témoignages plus substantiels.

XXI

L’étude et l’intelligence acquise des langues anciennes et modernes de l’Asie a, depuis trois quarts de siècle, notablement étendu les horizons de l’histoire de ce pays des légendes, et l’histoire particulière des populations si tourmentées de l’Asie centrale n’est pas, autant qu’on paraît le croire, dépourvue aujourd’hui de témoignages fort acceptables.

Je crois pouvoir en effet, sur preuves historiques, montrer les ascendants lointains des Dardes quittant, bien malgré eux, les campagnes relativement voisines de la branche occidentale de la grande muraille de la Chine pour s’acheminer vers celles de l’exil qui leur étaient réservées, 1 200 ou 1 000 ans avant l’ère vulgaire, dans le voisinage de l’État de Kachmir.

Je crois que je réussirai dans ma démonstration. En tout cas, cet exode mongol doit nous intéresser tout particulièrement, et je réclame avec confiance un peu d’attention pour quelques instants encore.