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LE TALISMAN

rêtant les rayons du soleil tropical, ne laissait parvenir, sur le sol couvert d’un épais tapis de mousse qu’une ombre dorée, très douce, qui donnait à tout le bois une atmosphère de rêve et d’irréel… Pour rendre l’illusion plus complète, au milieu d’un champ de genêts d’or, un menhir séculaire se dressait.

Yvaine regarda Sélim dont les yeux reflétaient toute la joie, qui remplissait son âme. Il était si heureux de montrer ainsi à sa fiancée quelle place elle avait tenue dans sa vie et comme son souvenir lui était resté cher.

— Autrefois, lui dit-il — et ses yeux sombres se faisaient plus veloutés entre la frange des longs cils noirs, — quand la lune était dans son plein, je venais, la nuit, auprès du menhir. La douce lumière blanche aidait à mon rêve, et je croyais voir, sur la bruyère, la folle danse des elfes et des korrigans. Soudain, dans un rayon de lune, une fée apparaissait, si belle que les lutins interrompaient leur ronde, et, réunis à l’entour d’elle, l’admiraient, charmés… Et la fée de mon rêve avait votre visage et vos yeux, Yvaine aimée !…

Ils marchaient lentement, sous les grands