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LE TALISMAN

Ses yeux se portèrent soudain vers le jardin où se tenaient Yvaine et Sélim, très absorbés par leur conversation. Le Pacha les avait vus aussi, et, comme son ami, il avait deviné.

Les deux pères se regardèrent, se sourirent et se serrèrent la main : ils s’étaient compris. Pierre Kervaleck n’hésiterait pas à donner sa fille à Sélim dont il avait pu apprécier la haute noblesse de sentiments, et Férid-Pacha n’avait pas d’inquiétude ; il était sûr de son fils. Il était heureux d’être ainsi rapproché, par cet indissoluble lien d’hymen, du savant pour qui il avait une grande et sincère estime.

Il serait fier d’avoir droit comme lui au titre de grand’père, que lui donneraient les enfants de Sélim et d’Yvaine.

En leur for intérieur, les deux amis se réjouissaient à la pensée de ces petites têtes blondes ou brunes — peut-être blondes et brunes — qui se presseraient un jour autour d’eux, et ils sentaient qu’ils les adoreraient, ces enfants de leurs enfants qui naîtraient beaux, forts, vigoureux, de l’union de deux races différentes rapprochées cependant par une unique croyance, et ils se mirent à sourire, à cet avenir fleuri.