— Nous avons des pauses à compter, nous les compterons. Il n’y a rien d’écrit pour nous.
— Mais, messieurs, les couacs que vous faites quand il n’y a pas de pauses, ne sont pas écrits non plus, et cependant vous vous en donnez à cœur-joie.
Impossible de les convaincre. Voilà pour les clarinettes. Quant au hautbois, c’était un fantaisiste qui jouait de temps en temps quand l’envie lui en prenait. La flûte soufflait quand elle pouvait. Le basson dormait la moitié du temps. Le violoncelle et la contrebasse, placés derrière moi, passaient des mesures et faisaient une basse de contrebande. A chaque instant, tout en conduisant de la main droite, j’arrêtais soit l’archet de la contrebasse, soit celui du violoncelle. Je parais les fausses notes. Le premier violon — un excellent violon celui-là, — avait toujours trop chaud. Il faisait une chaleur de