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route. J’ai consenti à ce qu’on me demandait.

J’arrivai donc le matin à X***. On donnait le soir la Belle Parfumeuse. Je me rendis au théâtre pour faire répéter au moins une fois mon orchestre.

Je m’installe bravement à mon pupitre. Je lève mon archet. Les musiciens commencent.

Je connaissais ma partition par cœur. Quelle ne fut donc pas ma surprise en entendant, au lieu des motifs que j’attendais, quelque chose de bizarre qui avait à peine un air de famille avec mon opérette. A la rigueur, je distinguais encore les motifs, mais l’orchestration était toute différente de la mienne. Un musicien du cru avait jugé à propos d’en composer une nouvelle !

Mon premier mouvement fut de quitter immédiatement la répétition et de renoncer à la direction de l’orchestre pour le soir. Mais mademoiselle Aimée me supplia tant et tant, me fai-